Tout d’abord il est important de faire la distinction entre les deux notions suivantes : la confiance en soi représente combien je me considère « capable » alors que l’estime de soi représente combien je me considère « valable ».
- La confiance en soi permet de croire en ses capacittés, de se persuader que nous avons les ressources pour faire face à certaines situations. Paradoxalement, la réussite, dans un ou plusieurs domaines, n’apporte pas l’assurance d’une bonne estime. Certaines personnes réussissent socialement et financièrement sans pour autant réussir à avoir une bonne estime de soi.
- L’estime de soi est le résultat d’une auto-évaluation, on parle d’image de soi, celle-ci prend en compte les valeurs, l’aspect physique, intellectuel, social et affectif. Avoir une bonne estime ne veut pas dire être vaniteux ou égoïste, mais plutôt apprécier sa propre valeur et sa propre importance.
Comment l’estime de soi se construit-elle ?
Une bonne estime de soi commence par un attachement sain de votre enfant à vous. Elle commence à se construire dès la naissance et se développe au fur et à mesure que l’enfant grandit. Pour bâtir leur estime d’eux-mêmes, les enfants ont besoin de se sentir aimés et acceptés.
L’estime de soi se nourrit dans l’interaction avec l’entourage, et plus particulièrement par rétroaction positive, par exemple : « quelle est jolie, ta construction! Il t’en a fallu de la précision et du temps pour y arriver! » ou « Bravo! Tu as pu attendre ton tour avant que je t’aide à fermer ta veste ». Au fil du temps, en recevant régulièrement ces sources d’estime de soi extérieures, l’enfant va intérioriser cette estime de façon intrinsèque.
L’estime de soi est l’un des principaux facteurs du développement humain. La construction de l’estime de soi est un processus continu qui se développe toute la vie (tout ne se joue pas avant 6 ans!). Elle peut être alimentée à la fois par des attitudes éducatives et des activités. Pour aider les enfants à développer leur estime de soi, il faut, avant toute chose, les amener à vivre des sentiments de confiance, et en particulier par rapport aux personnes qui s’en occupent. Sans ce sentiment de confiance, l’enfant pourrait ressentir de l’insécurité et adopter une attitude défensive, qui ne lui permet ni de tisser des relations sociales, ni de réaliser des apprentissages.
La sécurité physique et affective
L’adulte doit veiller à la sécurité physique des enfants : l’environnement est-il suffisamment sûr ? La confiance se développe à partir de la sécurité physique et de la stabilité psychologique, on parle de sécurité affective : l’adulte encadrant est-il constant, fiable, tient-il ses promesses ? Les journées sont-elles rythmées de la même manière afin que l’enfant puisse anticiper ? Des rituels sont-ils connus des enfants ? Les enfants sont très conservateurs des rituels qui rythment la journée. A partir de la sécurité extérieure garantie par l’adulte, l’enfant va pouvoir développer un sentiment interne de sécurité, base indispensable pour tout apprentissage.
Les effets de l’estime de soi
- Les enfants qui ont une bonne estime d’eux-mêmes se font des amis facilement, apprécient les activités sociales, aiment essayer de nouvelles choses, peuvent jouer seuls et avec d’autres enfants et sont à l’aise pour prendre la parole sans avoir besoin d’encouragement.
- Les enfants qui ont une faible estime d’eux-mêmes peuvent avoir des difficultés relationnelles, être facilement frustrés ou découragés, ne pas vouloir essayer de nouvelles activités et avoir des difficultés à suivre les règles.
- Si votre enfant ne veut pas toujours être en compagnie d’autres personnes, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il a une faible estime de lui-même; il est parfois bon de passer du temps en solitaire pour maintenir une bonne santé mentale.
- L’estime de soi de votre enfant influe sur ses relations avec vous et avec les autres ainsi que sur son rendement à l’école et/ou son comportement social. Une bonne estime de soi permet à l’enfant de croire en ses propres valeurs, elle l’aide à prendre les bonnes décisions même sous pression et lui donne le courage d’être lui-même.
Que puis-je faire pour aider mon enfant à cultiver son estime de soi ?
- L’enfant doit sentir un lien d’attachement fort avec ses deux parents.
- L’enfant cherche parfois un attachement négatif en s’opposant, pour ce faire il est très important de passer du temps positif et de qualité chaque jour pendant 10-15 minutes : concentrez-vous sur votre enfant en jouant avec lui, intéressez-vous à ses activités et
laissez-le guider le jeu.
- Aidez votre enfant à trouver une activité dans laquelle il réussit bien et qu’il aime
pratiquer. Comprenez le fait qu’il sera très bon dans certaines activités et que d’autres
ne lui réussiront pas.
- Offrez à votre enfant un appui et encouragez-le à essayer de nouvelles choses, dites-lui
que vous êtes fier de ses efforts, qu’ils aient porté fruit ou non.
- Rappelez à votre enfant qu’acquérir de nouvelles compétences prend du temps et de la
pratique. Vous pouvez aussi lui parler de vos propres succès et échecs, et de ce que
vous en avez retiré.
- Aidez votre enfant à apprendre de ses erreurs, parlez de ce qu’il pourrait faire
différemment la prochaine fois.
- Créez une ambiance de coopération à la maison, donnez à votre enfant (en fonction de
son âge) des responsabilités et des occasions de participer à la routine de la maison. Par exemple, vous pouvez lui assigner des petites tâches ménagères ou lui demander de l’aide pour préparer le repas. Ainsi, votre enfant se sentira important.
- Offrez des choix et la chance de résoudre des problèmes pour que votre enfant apprenne qu’il a le pouvoir de diriger sa vie.
- Si votre enfant est triste ou en colère, respectez ses émotions et aidez le à verbaliser son ressenti.
- Félicitez votre enfant de son bon comportement et en cas de comportement inadapté aider le à trouver une solution afin qu’il restaure une image positive de lui-même.
- Parlez de vos sentiments en lui disant comment vous vous sentez, par exemple : « je suis en colère ou fatigué » pour qu’il apprenne à mieux communiquer ses émotions.
- Mieux vaut bannir les reproches, les étiquettes et les jugements : « tu es paresseux, épuisant... », ces remarques provoquent honte, culpabilité et dévalorisation.
- Aider l’enfant à grandir avec des limites et des repères en établissant un « règlement intérieur » pour définir clairement :
- Les règles souples et négociables, elles dépendent de l’environnement ou de votre emploi du temps, il est possible de les discuter et de trouver des compromis.
- Les valeurs familiales, variable d’une famille à l’autre comme par exemple le repas tous ensemble autour de la table sans TV.
- Les règles strictes, par exemple : « chez nous il est interdit de taper ». Elles sont non négociables et peu nombreuses (3 ou 4 règles maximum).
- Enfin, dites à votre enfant que vous êtes heureux lorsqu’il coopère avec vous ou qu’il vous aide, lorsqu’il suit les règles ou lorsqu’il fait d’autres choses positives. Expliquez-lui ce que vous aimez de son comportement.